Base Ovni France

Entre Rennes et Caen Juin 1973

Témoignage

Le contexte
Le témoin était alors un jeune pilote de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre). Il était affecté au 3eme GHL de Rennes Saint-Jacques, c’était sa première affectation. Sa mission consistait à récupérer un Colonel à l’aéroport de Caen Carpiquet et transporter ce dernier à l’école des Personnels Féminins de l’Armée de Terre dans la même ville.

La météo
Selon l’expression du témoin les conditions étaient excellentes. CAVOK pour les habitués c’est à dire « Ceiling and Visibility OK » soit « Plafond et visibilité OK »

Le témoin
C’est un pilote professionnel d’hélicoptère depuis 33 ans, c’est à dire qu’il pilotait depuis au moins déjà un an au moment de son observation. Il comptabilise à ce jour plus de 11000 heures de vol. Nous avons été amenés à connaître son témoignage par l’intermédiaire d’un forum consacré aux lettres Ummites.

Le témoignage
Tout d'un coup, mon mécanicien me dit : « Regardes, c'est quoi, oh ! Merde...». J'ai tourné la tête et j'ai vu. Nous étions doublés par la droite par un énorme dirigeable, long comme un paquebot, sans hublots, sans lumières, sans fumée, sans turbulences. Après l'observation ( peut être une seconde mais une seconde, c'est long tout de même ), j'ai contacté en VHF la tour de contrôle de Caen en indiquant que nous venions d'être doublés par une sorte d'immense dirigeable silencieux. Le contrôleur a accusé réception en me disant qu'ils avaient vu un écho traverser le visuel radar, du nord au sud, à très grande vitesse. C'était gris terne, mesurait à l'estime au moins 200 mètres de long, avait une épaisseur circonférentielle très importante, ne faisait pas de bruit, n'avait pas de reliefs de structure longitudinaux comme un dirigeable, était assez pointu à l'avant et certainement aussi à l'arrière.
Nous avons eu le temps de l'observer suffisamment l'un et l'autre pour estimer ses immenses dimensions et sa forme générale.
Il n'y avait ni pluie, ni brouillard, nous n'étions pas à proximité d'une base militaire mais simplement au-dessus de la campagne.
Je précise que rien n'a été modifié à bord.

Durée du phénomène
Notre témoin estime la durée du phénomène à une seconde, entre le moment ou il découvre l’objet signalé par le copilote, par le travers avant droit de l’hélicoptère et l’instant ou il n’y avait plus de visuel.

Enquête et conclusions

Par rapport à son témoignage d’origine, le témoin nous a apporté quelques précisions.
Tout d’abord, le type d’appareil sur lequel il volait était une Alouette 2 Artouste (du nom de la turbine qui équipait cet hélicoptère). Sa vitesse en vol était de 150 à 155 km/h, il fallait donc à peu près une heure pour joindre Rennes à Caen. Le vol se faisait en ligne droite, mais la navigation se faisait à l’ancienne en suivant un trait sur une carte, à l’époque pas de GPS ni d’ordinateur de vol. Il fallait donc en permanence surveiller son cap et procéder éventuellement à des corrections de dérive. Les erreurs de navigation étaient possibles. Mais dans notre cas avec une visibilité parfaite et un personnel bien entraîné, c’était un vol de routine.
L’observation s’est faîte alors qu’il ne restait que 15 minutes de vol pour arriver à Caen, ils devaient donc se trouver selon notre estimation entre 35 et 40 km de Caen. L’altitude était de 1000 pieds (soit 300 mètres environ), altitude de sécurité préconisée par leur moniteur de vol. L’objet est arrivé par l’arrière volant en parallèle et les a doublés à leur hauteur. Le témoin estime la distance qui les séparait de ce dernier de 100 à 150 mètres.
Il est possible que par la suite l’objet ait tourné quand il n’était plus visible par le témoin, en effet la direction venant de Rennes est, est sud-est vers ouest nord-ouest, or la tour de contrôle de Caen contactée immédiatement fait part d’un écho nord sud.
Ce qui ressort de ce témoignage est d’une part la grande qualité de l’observation, même si la visualisation fut très courte en temps, le fait que nous ayons non seulement un témoignage visuel par deux personnes, mais aussi un écho radar correspondant certainement au même objet. La vitesse de ce dernier était très importante, en estimant une limite de visibilité à 20 km ce qui est sans doute un chiffre bien inférieur à la réalité on obtient en fonction du temps réel de durée de l'observation une vitesse entre 18000 et 72000 km/h La vitesse est implicitement confirmée par le radariste.
Un objet aussi important, évoluant à une telle vitesse, somme toute assez près du sol et surtout relativement proche de l’hélicoptère de notre témoin aurait du créer de fortes turbulences ressenties sur le pilotage de l’Alouette, or il ne s’est rien passé. Cet état de fait s’explique seulement si l’objet ne produit pas de sillage. Cette possibilité existe, elle a été décrite par Jean Pierre Petit dans son étude de la MHD.
Pour finir, il est à noter que le reste du vol s’est déroulé sans autre incident et que les deux témoins n’ont pas fait de rapport officiel, ils en ont par contre discutés à leur retour avec leurs collègues plus anciens, dont leur moniteur de vol.

Une alouettet 2 (source caea.free.fr)

Aéroport de Caen Carpiquet à la fin des années soixantes(source aéroport de caen)

Tour de contrôle de Caen (source Météo france)

Remerciements à
Notre Témoin
Météo France
Aéroport de Caen
caea.free.fr